Pour bénéficier rapidement des effets des pratiques SCV, il est nécessaire d’obtenir un fort différentiel “biomasse restituée au sol -- biomasse perdue” dès les premières années d’entrée dans des systèmes SCV. Ce fort différentiel permet à ces systèmes de remplir leurs fonctions écosystémiques, et conduisent à une amélioration rapide des sols et à la restauration d’équilibres
écologiques. Ces améliorations, dans un cercle vertueux, facilitent l’obtention d’une production importante de biomasse et permettent d’alimenter facilement la “pompe” des SCV les années suivantes. Sur des sols dégradés, l’obtention d’une forte production de biomasse les premières années passe par la restauration de la fertilité par apport d’engrais (organiques ou minéraux), écobuage et/ou utilisation de plantes de couverture capables de produire une forte biomasse sur des sols peu fertiles.
Plus les sols sont dégradés, plus “l’amorce” des systèmes SCV est difficile, longue et/ou coûteuse. En dessous d’un certain niveau de dégradation, elle n’est pas rentable durant les premières années et nécessite un investissement. En revanche, dans de très nombreuses situations agronomiques, la grande diversité des systèmes et des itinéraires techniques possibles en SCV permet d’adapter les pratiques à la grande diversité des situations socio-économiques. Elle permet de proposer des systèmes économiquement rentables, durables et motivants, compatibles avec les moyens et les niveaux de risques acceptables par les différents types d’exploitations. La diversité des systèmes possibles et leurs intérêts, ainsi que leur facilité de mise en oeuvre, dépendent cependant largement des conditions biophysiques (climat, sols, etc.) et socio-économiques (systèmes agraires, systèmes d’élevage, conditions de marchés, règles communautaires, etc.). Certains milieux peu contraignants (espace et moyens disponibles, faible pression sur la biomasse, etc.) offrent de nombreuses possibilités d’améliorations, par des systèmes faciles à gérer. A l’inverse, des milieux contraignants (forte pression sur la biomasse, faible potentiel de production, moyens limités, etc.) demandent une adaptation fine des systèmes SCV et de leur gestion.