Pour réduire la dégradation des ressources naturelles et augmenter la valeur ajoutée des secteurs productifs, l’AFD - en cofinancement avec la Banque mondiale et le Fonds pour l'environnement mondial - appuie un projet pilote pour le développement d’une agriculture par l’approche « paysage ».
Madagascar est un pays rural. Sur une population d’une vingtaine de millions d’habitants, 80 % résideraient dans les campagnes. Pour autant, le pays n’est pas autosuffisant en produits essentiels et a régulièrement recours à des importations de riz, farine, sucre, poudre de lait, huile. La productivité agricole reste faible, ce qui provoque une pauvreté rurale profonde et très répandue.
Si Madagascar possède un réel potentiel agricole (diversité de milieux, disponibilité foncière, main d’œuvre ....), l’érosion et la dégradation des sols limitent la productivité. Le développement de l’agriculture devra donc se faire en préservant le capital naturel, c'est-à-dire grâce à une intensification respectueuse de l’environnement.
L’expérience montre qu’il est nécessaire pour améliorer l’agriculture irriguée de travailler simultanément sur les périmètres irrigués et leurs bassins versants : c’est l’approche « BV PI » promue par le ministère de l’Agriculture. L’approche « paysage » se propose d’étendre cette approche à cinq régions choisies.
L’objectif global du projet est d’augmenter la productivité agricole en lien avec une gestion durable des ressources naturelles dans 5 paysages sélectionnés, au sein de 4 régions de Madagascar (Sava, Analanjirofo, Sofia et Boeny).
Le projet constitue la 1ère phase d’une série. Il doit permettre de valider la pertinence de l’approche paysage et conduire à une mise à l’échelle le cas échéant, avec le soutien d’autres partenaires financiers.
Il s’agira de tester l’hypothèse que les actions permettant une meilleure production agricole et une meilleure productivité sont étroitement liées aux actions de promotion d’une meilleure gestion des ressources.
Plus spécifiquement, les objectifs sont :
Au niveau économique : amélioration de la productivité et du revenu des exploitations agricoles, grâce notamment à la diversification et l’intensification agro-écologique, au développement de filières de rente, à l’appui à la réalisation d’investissements productifs et au désenclavement des zones de production sur la base de plans de gestion durable des paysages.
Au niveau environnemental : promotion des pratiques agroécologiques et du reboisement (bois-énergie) ; gestion des écosystèmes et des aires protégées.
Au niveau institutionnel : renforcement des capacités de l’administration centrale et des acteurs locaux, des gestionnaires d’aires protégées, des associations d’usagers de l’eau ; capitalisation des résultats et bonnes pratiques sous forme de notes politiques.