Stratégies d'optimisation de la gestion des prairies.


Les modes de gestion des prairies sont susceptibles d'influer sur :

1) le stockage de C dans le sol. Les prairies accumulent le carbone majoritairement sous forme de matières organiques dans les trente premiers centimètres du sol. Le stock de C d'une prairie est fonction des conditions pédoclimatiques, de l'histoire de la parcelle, de l'âge et de la composition floristique du couvert. Les facteurs clés dans la constitution et la préservation du stock de carbone sont les niveaux de la production primaire (biomasse végétale produite) et des restitutions organiques (déjections du troupeau au pâturage ou épandage d'effluents), ainsi que les perturbations du sol qui, en accélérant la minéralisation des matières organiques, induisent un déstockage.

2) les émissions de N2O liées à la fertilisation azotée minérale ou à la gestion des déjections. Ces émissions sont d'autant plus importantes que les apports azotés sont excédentaires par rapport aux capacités d'absorption de la végétation ; or les études récentes suggèrent que la fertilisation dépasserait souvent d’un quart les apports efficaces. Une réduction des apports azotés permet donc de diminuer les émissions directes et indirectes de N2O. Les émissions de N2O proviennent également des déjections des animaux ; une modification de leur alimentation peut influer sur les quantités d'azote excrété et donc sur les émissions de N2O. Le retournement de la prairie, en accélérant la décomposition des matières organiques du sol, transforme l’azote organique en azote minéral, à l'origine d'émissions directes et indirectes de N2O.

3) les émissions de CO2 dues à la consommation de carburant fossile lors des interventions sur les prairies et

4) les émissions de CH4 liées à la fermentation entérique et à la gestion des déjections. Elles sont influencées par le régime alimentaire ; elles sont réduites par une ration à base d'herbe. Celles issues de la fermentation des déjections sont plus importantes dans les conditions anaérobies qui prévalent en bâtiment et lors du stockage des effluents, que dans les prairies.

Quelles sont les voies d'optimisation de la gestion des prairies sur ces différents critères ?

  • Une première action est l'allongement de la durée du pâturage : mettre les animaux à l'herbe plus tôt au printemps, et les rentrer plus tard en fin d'automne. Le pâturage est susceptible d'accroître les émissions de N2O parce que le sol peut être compacté par le piétinement des animaux (conditions plus anaérobies), et que les déjections évoluent dans des conditions d'humidité ou de température moins favorables que lorsque l'épandage est réalisé dans des conditions choisies. Mais par ailleurs le pâturage évite, par rapport à la consommation à l’étable d'herbe récoltée, les émissions de N2O et CH4 associées à la gestion des déjections en bâtiment et à l'épandage des effluents. Le chargement animal sur la parcelle a une influence sur les émissions de N2O directes et indirectes et sur les émissions de CH4 issue de la fermentation entérique et des déjections animales.
  • L'accroissement de la durée des prairies temporaires est aussi étudiée, réduisant la fréquence de retournement des prairies : moins de carburant consommé, et une phase de stockage du carbone plus longue, sans augmenter les surfaces en prairie temporaire.
  • "Désintensifier" les prairies se traduirait par une baisse des apports en engrais, et ne porterait généralement pas à préjudice, car les prairies sont à l'heure actuelle largement sur-fertilisée. Une baisse des apports de 10 à 14% selon les situation serait facilement envisageable.
  • Parallèlement, l'intensification légère de prairies permanentes peu productives pourrait accroître le stockage de carbone en stimulant la production végétale : prélèvement d'herbe modéré, et apport accru de déjections, par un moyen simple qui est l'augmentation du chargement animal sur ces prairies.

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