En France, le protoxyde d'azote N2O est le second gaz à effet de serre émis par les activités humaines. Les activités agricoles en sont la principale source et c'est dans les sols que ce gaz est principalement produit. Les émissions de N2O par les sols sont la résultante du fonctionnement des mécanismes microbiens conduisant à la production de ce gaz (nitrification et premières étapes de la dénitrification) et du mécanisme de consommation de ce gaz (dernière étape de la dénitrification). Dans ce projet, nous développons des cultures puits de N2O, c'est à dire des cultures productrices d'aliments mais aussi permettant la transformation de N2O en N2.

Nous avons préalablement montré au cours d'expérimentations en serre que la culture de légumineuses accompagnée de l'inoculation de microorganismes naturels symbiotiques permettait de réduire le N2O atmosphérique en azote de l'air (inerte). Des travaux de modélisation ont estimé une réduction des émissions de 70 % des émissions de N2O par ces cultures par rapport à une culture de céréale témoin (Hénault et Revellin, 2011, Plant Soil).

En France, la culture des légumineuses ne représente qu’un faible pourcentage de la SAU (surface agricole utile) malgré les intérêts de la production de graines de protéagineux. L'objet de ce projet est double (1) valider au champ la propriété "puits de N2O" de la culture de légumineuses inoculées et chiffrer les quantités de N2O réduit par rapport aux protéines produites et (2) proposer les mesures économiques à mettre en place pour soutenir / promouvoir le développement de ces cultures "puits de N2O" par l'agriculture.