(Projet européen ERANET)
La production de raisin fait partie des activités agricoles les plus importantes du point de vue économique dans la région méditerranéenne, en particulier pour l'Italie, la France et l'Espagne. Dans le contexte du changement climatique et de la prise de conscience accrue des incidences négatives des activités agricoles sur l’environnement et la santé publique (par exemple, l’application de pesticides), l’accent est mis de plus en plus sur le développement d’approches agricoles durables en viticulture. Les changements climatiques menacent la durabilité de la viticulture méditerranéenne où les sécheresses récurrentes de l'été ont accru la nécessité d'irrigation moderne pour maintenir les rendements et la qualité. Ce problème est amplifié dans les régions semi-arides et arides. De plus, le changement climatique influence également la disponibilité des ressources en eau, ce qui, combiné à une population mondiale croissante, accroît la concurrence pour l'eau. Par conséquent, la conservation des ressources en eau douce grâce à l’utilisation de sources d’eau non conventionnelles (par exemple, les eaux usées récupérées) pour l’agriculture est une alternative de plus en plus pertinente. Cependant, cette option peut entraîner des problèmes de salinité dans le sol en fonction de la qualité de l'eau récupérée et le problème est amplifié dans les sols salins. Par ailleurs, la durabilité est également menacée par la pollution. Les cépages européens traditionnels (V. vinifera) sont très sensibles aux maladies fongiques (le mildiou et le mildiou étant les plus importants). Les fongicides à base de cuivre sont utilisés depuis plus de cent ans dans les vignobles européens. L'exposition à ces pesticides peut entraîner des maladies aiguës et chroniques chez les travailleurs des vignobles et les communautés environnantes. La réduction (voire l'élimination) des pesticides représente un objectif primordial pour la durabilité de la viticulture.
Le projet EnViRoS vise à renforcer la durabilité de la culture de la vigne dans la région méditerranéenne en exploitant les génotypes nouvellement disponibles récemment développés par des programmes de sélection en Italie, notamment des cultivars résistant aux maladies fongiques et des porte-greffes tolérants à la sécheresse et à la salinité. Les caractéristiques améliorées offertes par ces nouveaux génotypes contre les stress biotiques (résistance aux maladies fongiques du mildiou et du mildiou) et abiotiques (sécheresse et salinité) les rendent aptes à résoudre certaines des principales préoccupations de la viticulture en Méditerranée. Cependant, étant donné son importance réelle, les cultivars traditionnels de V. vinifera resteront probablement la principale part de marché en Europe à court et à moyen terme. Le plan de travail du projet comprend l'optimisation de la gestion de l'irrigation pour ces variétés, ainsi que l'étude de leurs performances lorsqu'elles sont greffées sur de nouveaux génotypes de porte-greffes et soumises à un stress hydrique et salin. Nous nous attendons à ce que le projet proposé ici aboutisse à une réduction de l'utilisation d'eau et des applications de pesticides. Ces deux objectifs ont des impacts socio-économiques réels et tangibles qui auront un impact positif sur la rentabilité et la durabilité de la production de raisin, ainsi que sur la santé et le bien-être des vignerons et des communautés environnantes